Télévision ● La télé, la nouvelle chaîne régionale valdo-fribourgeoise, diffusera sa toute première émission demain soir en direct. «La Liberté» a rencontré le fribourgeois François Mauron, rédacteur en chef adjoint.
Le paysage audiovisuel des Fribourgeois et des Vaudois entre dès demain dans une nouvelle ère. Mercredi à 20 heures tapantes, la nouvelle chaîne de télévision la télé – la plus grande chaîne privée de Suisse romande – prendra ses aises sur nos petits écrans en direct du château de Gruyères.
La télé diffusera ses programmes sur l’ensemble du territoire valdo-fribourgeois et touchera potentiellement 800 000 téléspectateurs, soit un romand sur deux. Durant tout l’été, la télé se fera la main sur la route des festivals avant de faire sa vraie rentrée en septembre. Au menu: infos, talk-shows, débats et en primeur les «Bouffons de la Confédération», le pendant helvétique des «Guignols de l’info» de Canal +.
«La Liberté» a rencontré le fribourgeois François Mauron, rédacteur en chef adjoint en charge de l’information pour le canton de Fribourg. Il nous explique ce qui va changer dans la petite lucarne.
La télé démarre demain en direct de Gruyères. Pourquoi ce lieu?
François Mauron: Gruyères fait partie des endroits que le public identifie d’emblée. Et puis c’est dans le canton de Fribourg. Si certains peuvent craindre que la télé délaisse les Fribourgeois, voilà de quoi les rassurer. L’émission donnera tout de suite le ton en mettant en scène des acteurs de la politique, de l’économie, du sport et de la culture.
Qui sera présent à Gruyères?
Il y aura les conseillers d’Etat Isabelle Chassot et Pascal Corminboeuf, le directeur de Groupe E Philippe Virdis, l’attaquant de Gottéron Julien Sprunger, la metteuse en scène Gisèle Sallin ou encore Mgr Genoud. Côté scène, de nombreux artistes se produiront: le groupe Marvin, la chanteuse Kassette en duo avec K, Jérémie Kisling, Thierry Romanens ou encore l’Accroche-Choeur. L’émission sera conduite par le rédacteur en chef de la télé Fathi Derder ainsi que Maurine Boutin Mercier et Julien Schekter. On y verra aussi des reportages originaux qui feront découvrir les cantons de Vaud et de Fribourg.
Quel sera le ton de la télé?
Le ton sera résolument moderne, voire un peu décalé, mais traitera de vraies problématiques qui concernent toute la zone de diffusion. Nous montrerons ce qui sépare et réunit les deux cantons. Nous ferons beaucoup de direct pour donner la parole aux gens, ce qui n’existe pas trop en Suisse romande. Notre but est de jouer le rôle de la place du village.
Les «Bouffons de la Confédération», c’est aussi une façon de donner le tempo?
Oui, pour nous c’est génial de les avoir en primeur. C’est vraiment les «Guignols de l’info» à la sauce suisse. On ne peut pas encore trop en parler, mais ils seront diffusés de manière régulière. C’est un gros plus pour la télé.
Ressentez-vous une attente du public et de ceux qui font l’actualité?
J’avais sous-estimé à quel point nous étions attendus à Fribourg. Nous avons eu beaucoup de retours positifs. Il n’y a pas de culture de la télé locale, tout est encore à construire.
Etre à cheval sur deux cantons est-il un désavantage?
Cela élargit l’horizon, même si c’est beaucoup de contraintes. La télé dit sous forme de boutade qu’elle va «marier» les deux cantons. Finalement, les Fribourgeois et les Vaudois ont les mêmes préoccupations. A nous de dépasser le clivage en prenant de la hauteur.
L’information à proprement parler débutera en septembre.
L’objectif est de réunir les téléspectateurs tous les soirs dès 18 h 30. Il y aura deux heures d’émission avec les nouvelles de chaque canton, le talk-show avec Fathi Derder, ses invités et des chroniqueurs. Puis un débat d’actualité.
Qui présentera le journal fribourgeois?
Le visage de l’info cantonale sera celui de Camille Tissot, une jeune journaliste fribourgeoise qui travaille actuellement pour le magazine «Edelweiss».
Et les autres membres de l’équipe?
La rédaction est répartie entre Lausanne, Fribourg, Yverdon et Vevey. Les directs se feront soit depuis Lausanne, soit depuis Fribourg, au gré de l’actualité. A Fribourg, nous serons cinq personnes dans un premier temps. Il y aura deux journalistes reporters d’images, Tania Barril et Nando Luginbühl, la présentatrice du journal, un cadreur-monteur, Henrik Olofsson et moi-même.
Y aura-t-il une place pour les districts germanophones?
Notre couverture c’est tout le canton de Fribourg. Les gens captent la télé en Singine et dans le Lac donc il n’y a pas de raison qu’on ne parle pas d’eux.
A part l’info, il y aura quoi à regarder à la télé?
Beaucoup de choses: des magazines thématiques, mais aussi des séries ou de l’humour avec les «Bouffons». L’idée c’est de ne pas passer des émissions en boucle comme c’est souvent le cas sur les télés locales. Il y aura bien sûr des rediffusions, mais ponctuelles. Nous voulons faire une télé attrayante dans laquelle les Vaudois et les Fribourgeois se reconnaîtront.
Olivier Wyser