L’Accroche-Choeur s’offre le  » Roi David  » pour ses dix ans

DISQUE. Pour fêter sa première décennie d’existence, l’Accroche-Choeur nous offre plus qu’un banal CD commémoratif avec l’oeuvre d’Arthur Honegger.

Les 1er et 2 mai derniers, l’Accroche-Choeur fêtait des dix ans d’existence de la plus belle manière qu’il soit: en s’offrant l’espace d’un week-end le " Roi David " d’Arthur Honegger dans sa version originale datée de 1921, pour choeur, ensemble instrumental, 4 solistes et 2 rôles parlés. Les concerts furent un succès qu’il nous est permis de réécouter par le biais d’un enregistrement pris sur le vif.

Qu’on se rassure, cette prise de son en public fait la part belle à la musique. A la différence d’un travail de studio, elle restitue davantage la spatialisation des divers interprètes – les solistes et récitants décentrés, le choeur en arrière-fond –  sans en altérer la qualité sonore: une Blandine Charles angélique, une Brigitte Ravenel quelque peu en demi-teinte (dommage que Marie-Claude Chappuis, fondatrice du choeur, ne fût disponible!), un Christian Reichen extatique. Véronique Mermoud sait nous plonger dans l’effroi.

Quant à Yann Pugin, il égraine le texte avec intelligence, entrecoupé par les interventions d’un orchestre maître de sa partie et admirablement conduit par Jean-Claude Fasel, dans la plus pure tradition du compositeur. Et un choeur dont la ferveur l’amène à se sublimer: une grande qualité d’intonation et de diction lui assure un équilibre des plus honorables face aux instruments.

Un texte de présentation signé de J.-M. Hayoz permet à chacun de se replonger dans le contexte de création de l’oeuvre, le tout emballé dans une esthétique des plus alléchantes: assurément, cet ouvrage mérite davantage qu’un tirage anniversaire de 500 exemplaires au vu de sa qualité de facture et de son originalité: cette version de 1921 se fait rare dans les étalages… Bref, une oeuvre à se procurer de toute urgence chez votre disquaire le plus proche.

David Augustin Sansonnens